POURQUOI   PAS   LA  DANSE  TRADITIONNELLE  ?
 

A tout âge la danse est présente avec sa magie, sa beauté.

La musique et la danse font partie de notre richesse culturelle.

Elles nous permettent :

- d’aiguiser notre sens de l’ouïe pour reconnaître les différentes danses afin d’appliquer les pas correspondants à la tradition.

- de redécouvrir d’anciens instruments comme les cornemuses, les vielles, les hautbois…

- de réapprendre à nous exprimer par la voix. Les chants en langue occitane sont d’un effet extraordinaire pour inciter à la danse par leurs rythmes et leurs sonorités. Certains groupes animent des " bals à la voix " et rien n’est plus agréable que de danser un branle ou un rondeau " à la voix "

- de retrouver le sens du toucher. Main dans la main, les pieds bien arrimés au sol de nos ancêtres, les danseurs dansent les danses solennelles, en chaînes ouvertes vers le futur.

 - d’approfondir notre culture en étudiant l’évolution de la danse à travers les siècles, en ressentant ses implications dans les différentes sociétés et en retrouvant la beauté de la mode d’antan.

En bref de retrouver le sens de vivre, d’écouter, de sentir, de toucher, de voir l’autre à travers ce qui nous appartient universellement et de rentrer ensemble dans la danse petits et grands.

L’origine de certaines de ces danses remonte dans la nuit des temps ; toutefois grâce à des écrits, on a pu reconstituer quelques étapes de l’évolution de la danse.

 

Au Moyen âge, aux XII° et XIII° siècles, il est essentiellement question de danses en rondes chantées (caroles) ou en chaînes en couples ouverts (tresques).

Vers le XV° siècle apparaissent les formes chorégraphiques ou basses danses usitées essentiellement à la cour où elles présentent un caractère plus cérémonial.

Vers le XVI° le branle prend une expansion remarquable puis apparaissent les voltes, courantes, gavottes.

La bourrée semble avoir fait son apparition vers le XVII° siècle.

La fin du XVII° est marquée par l’apparition d’une famille, qui après une période plus ou moins longue d’assimilation et de transformation en milieu aristocratique, descend dans la rue, s’étend au peuple et marque profondément les formes existantes : il s’agit des contredanses qui sont des danses à figures et viennent d’Angleterre.

Il faudra attendre le milieu du XVIII° pour que la contredanse commence à investir le milieu rural sous la forme du quadrille, des congos qui semblent s’être diffusés à partir de la Garonne

Les polkas, scottishes, mazurkas, valses sont relativement récentes : on peut estimer qu’elles sont apparues après 1860. Jusqu’à cette date, on ne dansait pas par couples, du moins en milieu populaire. Cette nouvelle façon suscita beaucoup de critiques, mais ces danses se répandirent très rapidement et leur pratique était généralisée à la fin du XIX° siècle.

La pratique de la danse traditionnelle n’a pas survécu aux transformations radicales qui marquent l’entrée dans le XX°. A des degrés divers, la danse vécue en tant que tradition communautaire immémoriale a disparu des milieux populaires où jusque là , elle conservait une certaine utilité.

Dans les années 60, il était devenu important pour certains individus de rechercher des racines, des valeurs simples et collectives. C’est à cette époque que la mode est revenue aux bals folks. A cette époque, que les collectages ont repris dans les régions où encore subsistaient ces traditions car dans les régions de grande communication comme le Lauragais et la vallée de la Garonne il ne subsistait pas grand chose. Il en était de même pour la langue occitane, et dans certains milieux urbanisés il était de bon ton de mépriser cette culture.

Toutefois dans les régions comme l’Ariège, le Gers, des endroits assez reculés de la " mode" certaines coutumes étaient restées, mais il fallut une grande diplomatie aux collecteurs de chants ,de musiques et de pas de danse pour arriver à se faire accepter dans ces milieux ruraux. De plus ce n’étaient que des personnes (très) âgées qui pouvaient donner ces informations.

. Citons le cas d’un collectage d’un " rondeaux des landes " dansé en chaîne par trois " vieux "de 80 ans, rondeau dansé avec une aisance inimitable, le cas de vieux airs récupérés par la ruse sur une cassette, par un comparse caché dehors, sous une fenêtre, pendant qu’une personne avait réussi à convaincre une vieille femme de chanter une ancienne complainte.

Il y avait la peur de l’étranger. Etait-ce la peur de livrer son " âme " en livrant cette tradition ? Peur de ce mépris qu’éprouvaient les nouveaux bourgeois pour le monde rural ?

C’est donc vers les années 70, après la révolution culturelle de mai 68, que plusieurs courants de " philosophie de vie ", devant l’absence d’une " morale en action " et devant la montée du malaise social, ont pensé qu’il était temps de retrouver des racines.

C’est à cette époque que la mode est revenue aux bals folks et aux danses collectives. A cette époque que l’on a sorti des greniers les vielles, les violons, les cornemuses etc... Elle a été baptisée l’époque " revivaliste ". Il était de toutes façons urgent de le faire, car, quelques années de plus auraient suffi pour que la plupart de ces chants, de ces danses et de ces musiques disparaissent avec ceux qui leur survivaient encore.

Il apparaît maintenant que le travail accompli il y a 30 ans n’a pas été vain. La mode n’est plus au traditionnel mais on s’aperçoit que danser un branle ou un rondeau ou une bourrée est aussi agréable qu’un rock ou qu’un rap et de plus, accessible à tous.

Toutefois le mot " traditionnel " n’est pas vierge de connotation : le " folklore " est pour beaucoup son synonyme. C’est une image un peu niaise car une image plus médiatique serait préférable pour montrer que le rondeau ou la bourrée peuvent de nos jours se danser en jean et en basket (et non pas forcément en jupe à 36 jupons et coiffes de dentelle), pour montrer aussi que ces danses font partie de la vie,. que l’on y prend un plaisir immense et qu’elles ne sont pas uniquement faites pour le spectacle.

Dans la région de Toulouse il y a plusieurs pôles où l’on travaille au maintien de cette culture.

A TOULOUSE même ce sont le Conservatoire Occitan et la M.J.C. du Pont des Demoiselles et à CASTANET la M.J.C, qui, avec leurs ateliers et leurs bals traditionnels réguliers participent au maintien de cette forme de culture qu’est la danse populaire.

Citons également l’association Arpalhands à COLOMIERS et l’organisation à AUREVILLE du Campestral.